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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 15:33
Le TGV de La Mecque échappe au duo Alstom-SNCF 

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Par Véronique GuillermardPublié le 26/10/2011 à 21:53 Réactions (30)
2,5 millions de musulmans se rendent chaque année à La Mecque.
2,5 millions de musulmans se rendent chaque année à La Mecque. Crédits photo : Anonymous/ASSOCIATED PRESS
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Un consortium espagnol a raflé le contrat géant de 6,7 milliards d'euros. 

Nouvelle grosse déconvenue française sur les marchés de la grande exportation. Fin 2009, l'équipe France, composée d'Areva, EDF, GDF Suez, Total, Vinci et Alstom, avait perdu, aux Émirats arabes unis, un contrat mirifique de 20 milliards de dollars pour fournir à Abu Dhabi quatre centrales nucléaires. Les Français avaient alors été mis hors jeu par un consortium emmené par la société publique coréenne Kepco.

Deux ans plus tard, l'équipe France, composée de la SNCF et d'Alstom, associé au groupe saoudien Al Rajhi, perd en Arabie saoudite un contrat géant de 6,7 milliards d'euros pour construire la liaison à grande vitesse permettant aux villes saintes de Médine et de La Mecque d'être reliées au port de Djedda. Les Français ont été sortis par un consortium formé de 12 entreprises espagnoles, dont Renfe et l'opérateur du réseau de chemins de fer Adif, associées à deux sociétés saoudiennes.

La mauvaise nouvelle a été rendue publique mercredi par l'autorité saoudienne ferroviaire (SRO) sur son site Internet. Le ministère des Transports ibérique a salué «le plus gros contrat international jamais remporté par des entreprises espagnoles  ». Dans le camp français, aucun commentaire de la part de Guillaume Pepy, le président de la SNCF, habituellement plus disert. Alstom a de son côté publié un sobre communiqué. Les deux «partenaires regrettent de ne pas avoir été retenus». «Ils sont allés au plus loin de leur manœuvre financière dans la détermination du prix proposé», résume un porte-parole du fabricant du TGV, qui revendique le dépôt «d'une offre de qualité et fiable». De son côté, la société espagnole Talgo a précisé qu'une «offre économique plus compétitive et une offre tech­nique de qualité égale ont fait pencher la balance» en faveur des Espagnols.

«C'est une déception, et le rabais de 30 % consenti par les Français n'a pas suffi», a affirmé le ministre des Transports Thierry Mariani. Selon lui, «les Espagnols n'ont pas de projets sur leur espace national, ils sont donc très offensifs à l'international».

Du côté de Paris, on laisse entendre que les Espagnols ont bradé leur TGV. Problème de prix, problème de lobbying, produit ne correspondant pas aux attentes du clients… les critiques pleuvent. En tout cas, la déception est immense. Cela, pour deux raisons majeures.

Perte d'une rente 

Plus qu'un contrat, la SNCF et Alstom ont perdu une véritable rente liée au pèlerinage annuel de La Mecque, où se rendent chaque année 2,5 millions de musulmans. La nouvelle ligne de 450 km accueillera plus de 160 000 personnes par jour, soit plus de 60 millions de voyageurs par an.

En outre, la France a perdu une belle occasion de démontrer qu'elle était capable d'élargir le club des membres du TGV français en exportant son savoir-faire. Elle a laissé l'Espagne devenir «une référence» puisque son modèle de grande vitesse est «exportable». Réputé, le TGV français jouit d'une expérience trentenaire, mais il peine à s'exporter. À ce jour, il a été acheté par l'Espagne, l'Italie, la Corée du Sud et le Maroc. Parmi ses prospects, le Brésil pour la liaison Sao Paulo-Rio, où se déroule une phase d'évaluation technique, et la Russie.

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